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Projet de déménagement de la Coop de santé à l'étude

Des pourparlers sont en cours entre la Coop de santé et la Caisse Desjardins de Nicolet.

Par François Beaudreau [12/12/2016]

La Coop de santé Shooner-Jauvin de Pierreville étudie un projet pour faire l'acquisition des bureaux du centre de service de la Caisse Desjardins de Nicolet, situés à Saint-François-du-Lac, afin de solutionner ses problèmes d'espace.

« On est encore au stade des discussions. Ça avance », confirme Richard Isabelle, directeur général de la Caisse Desjardins de Nicolet, lors d'un entretien téléphonique. « Nous estimons que nous avons environ 40% d'espaces excédentaires à Saint-François-du-Lac. Au départ, nous voulions louer des espaces. Nous avons fait circuler notre intention par le bouche à oreille. Nous avons reçu un appel pour le projet de la Coop de santé qui a besoin d'espace. Nous avons commencé à discuter. » Le directeur rappelle que, quelle que soit l'issu des pourparlers en cours, la Caisse demeurerait présente à Saint-François-du-Lac. « Il n'est aucunement question de couper des services. »

Avant que le projet n'aboutisse, il y a une série d'étapes à satisfaire. « Nous avons un conseil d'administration qui doit donner son accord », rappelle M. Isabelle. « La vente d'un bâtiment et son changement d'usage devraient aussi être approuvés par la Fédération des Caisses Desjardins. »

Il ajoute qu'il demeure très sensible aux préoccupations exprimées par le milieu où Desjardins exerce des activités.

Du côté de Saint-François-du-Lac, le maire Pierre Yelle accueille la nouvelle avec enthousiasme. « La directrice de la Coopérative est venue présenter le projet, devant le conseil, il y a environ un mois. Par après, je l'ai mise en contact avec des partenaires d'affaires. C'est un projet gagnant. En moins de dix ans, c'est complètement payé. »

M. Yelle explique que la Municipalité prépare un projet de règlement pour appuyer son développement commercial. « Nous voulons mettre en place un levier incitatif pour tous les futurs organismes et commerces qui veulent s'installer chez nous, à Saint-François-du-Lac », précise-t-il. « Et après la période des Fêtes, nous allons mettre plus de pression pour que les choses avancent avec le projet de la coopérative. »

À Pierreville, le maire André Descôteaux, préfère que la Coop de santé demeure là où elle est et envisage une autre solution pour résoudre son manque d'espace. « Dr Karl Shooner nous a rencontrés, moi et la directrice générale, avec un projet pour quatre espaces de bureaux supplémentaires. Selon nous, c'est un projet viable et réalisable à moindre coût », plaide-t-il. M. Descôteaux ajoute que les services de santé sont concentrés à Pierreville. « Il y a la Coop, la pharmacie, la clinique dentaire, le CLSC, un chiropraticien », énumère-t-il. « C'est sûr qu'avec le départ de la coopérative et de la pharmacie, ça entrainerait un impact majeur pour les commerces. Si c'était le cas, nous verrions à adopter une résolution pour retirer Pierreville du financement de la coopérative. » La contribution attendue de la part de la Municipalité de Pierreville pour l'année 2017 est de 18 780 $.

Les inquiétudes du maire de Pierreville sont partagées par Guillaume Rouillard, homme d'affaires propriétaire de l'épicerie Metro. « Pourquoi prendre des commerces en bonne santé pour mettre leur avenir en péril au lieu d'investir dans une amélioration à moindre coût? Nous devrions prendre le temps de nous pencher sur le projet du Dr Shooner. Nous aimerions aussi que les citoyens des municipalités impliqués dans la Coopérative soit informés directement. Les membres du conseil d'administration de la Coop ont la responsabilité de prendre des décisions pour assurer la pérennité de la Coopérative de santé », affirme M. Rouillard.

Pour sa part, la coordonnatrice générale de la Coop de santé, Françoise K. Lacasse, tient à dissiper les doutes sur la situation financière de l'organisme.

Le 2 décembre dernier, elle a convoqué les membres du personnel et du conseil d'administration à une présentation de prévisions financières en lien avec le projet, faite par Melinda Seyer de la firme Raymond, Chabot, Grant, Thornton. Le journal était également représenté, lors de la rencontre.

Selon les prévisions, la superficie occupée par la Coop doublerait pour atteindre 7 200 pieds carrés. Une superficie supplémentaire d'environ 12 000 pieds carrés serait vouée à des fins locatives. Les revenus prévus suffiraient à couvrir les dépenses et permettraient de dégager un excédent des revenus sur les charges.

Par la suite, la coordonnatrice a souligné qu'elle avait reçu trois propositions. Le premier projet abordé devait demeurer confidentiel, à la demande de l'investisseur.

Le second, présenté par le Dr Karl Shooner, consiste à agrandir l'immeuble actuel pour y aménager des bureaux supplémentaires.

« Le projet du docteur Shooner a été présenté à notre réunion du conseil d'administration et on en a discuté. Sûr que c'est intéressant. Mais c'est quelque chose à court terme. Il y aurait quand même toute la bâtisse actuelle à rénover, les bureaux, le plafond à insonoriser. Il y a le système de ventilation à corriger », commente Mme Lacasse.

Le troisième projet est de déménager la Coop de santé à Saint-François-du-Lac.

« Notre vision, c'est de grossir l'équipe, c'est d'agrandir et d'accueillir des jeunes médecins, avec des bureaux qui sont accueillants, qui sont sains, avec des fenêtres, offrir quelque chose pour qu'ils s'installent à long terme. On n'a pas l'impression qu'ici on va être capable à garder à long terme », lance Françoise K. Lacasse.

« Notre seul but, je le répète, c'est d'offrir des soins de santé de qualité, à proximité, à tous ceux qui en ont tellement besoin. On n'est pas dans la politique, on n'est pas dans rien d'autre. Nous autres, on a été mandaté pour servir toute la population, peu importe l'endroit, pourvu que ce soit à proximité, bien sûr », conclut-elle.

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